Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, j’ay repceu la votre avec bien grand contentement car je suys
2sur le point de despêcher à monsieur d’Hourches pour entendre de voz
3novelles car je n’avoys point heu despuis le VIIe du passé. Je
4vous laisse penser que je suis en peyne. Je prye à Dieu me volloyr
5consoller et donner patience en tout ce qu’il luy plaict me donner
6et volloyr conduyre de tout et luy rendz grâces infiniment de
7ce qu’estes toutz en bonne santé et toute la troppe qu’est à
8Paris et luy prye de bien bon cœur vous y tenir toutz longuement.
9Monsieur d’Apt ne faict qu’arriver ici d’Apt où il avoyt
10demuré despuis le St André, ayent ung fort bon prescheur
11qui presche tout l’Advent. Il a esté bien travailhé (et est
12encores ung petit) dez flornoncz et de galle. Si est ce que
13Dieu merci, il s’en porte mieux. Nous sommes toutz en bonne santé,
14Dieu merci et mesmes voz enfans desquelz vous entendrés plus
15au long de leus novelles par la lettre que j’escris à madame
16de Gordes. J’ay escript à monsieur de Caderosse par son rentier
17de Cabryères. Il ne m’a point faict de responce. Je pence
18que ceulx qui ont achepté le vingtain d’Orange vous payeront
19à ce Noël car ilz m’en ont fort assuré. Je vous puis dire
20que j’ay faict une pouvre acquisition pour vous sus la
21commune d’Aix car je les ay faict aclamer et fault playder
22dez cent escus qu’ilz vous doibvent despuis le XVe de
23septembre et l’ay faict pour advist et conseil de monsieur
24de La Coste. Si est-ce que j’ay spérance qu’ilz payeront. Je
25rendz grâces à Dieu de ce que votre frère Evènes faict quelque
26chose pour vous. Je m’assure que si se présentoyt quelque
27chose pour monsieur d’Apt, qu’il ne se espargneroyt point.
28[v] J’escris à Lanel qu’il laisse l’affaire que vous scavés comme il la
29trové. Vous me teniés tousiours en bonne spérance de venir que
30m’est ung bien grand contetentement et en cest endroit je me
31recommande de fort bon cœur à votre bonne grâce et prye Dieu
32vous donner la sienne, acompaignée de longue et contente vye. De
33Gargas, le XIe Xembre 1572.
34Votre mère,
35Pierre de Pontevès.
36J’avoyz mandé une despaiche à monsieur d’Horches
37pour la vous faire tenir. Je pence que l’arés
38maintenant repceue.
39Je ne say que panser de l’afère
40que savés et ne say quyele réponse
41vous feront. Byen me samble
42que ne devés quyère tardé
43et y doner l’ordre tenir lyeu
44que vostre conseyl portera comme
45vous eytes sensé et garde honte
46sy le choses ne vennent comme
47l’antandés pour se vous prye y advisé
48Je panse ne me ferés se tort de
49me mené parsonne que ne
50vene et tyène vostre seynte
51relygyon chatolique romeyne
52Je prye Dyeu luy pelse conduyre
53le tout à son honneur et goyère.
54Gylbert m’a pryé vous escryre que
55l’avé à ce besoing de luy que l’et
56toujours pour vous à vous fère servyse é que
57vous pensé quy soyt toujour quelqung de
58vostre companye, de quoy je vous prye